Pendant une courte durée, le New Jack Swing a régné sur les charts R&B nord-américains. De la fin des années 80 jusqu’au début des années 90, le genre a réconcilié les chanteurs suaves de la soul ou du gospel avec les rythmiques de la rue et du hip hop.
Le New Jack Swing est une ode à la modernité. Produite avec des samplers (MPC) et des synthétiseurs (FM), cette musique fait exploser les barrières et amène le R&B vers sa destinée actuelle.
Les bases du genre sont posées au milieu des années 80 par le duo Jimmy Jam & Terry Lewis, échappé du funk de Minneapolis. Avec d’autres (comme Larry Blackmon de Cameo), ils créent un nouveau son plus digital et sec que la post-disco du début de la décennie.
La figure de proue du genre sera cependant Terry Riley. À lui tout seul, il est presque synonyme de New Jack Swing ! Pourtant le musicien se destinait initialement à produire surtout du rap. Seul, il n’aurait certainement pas été aussi créatif et productif. Babyface (accompagné de LA Reid) offre ainsi une alternative sérieuse et réjouissante à Terry Riley.
Si Terry Riley est le producteur majeur de la New Jack Swing, un groupe retient particulièrement l’attention: New Edition. Ce boys band lance les carrières de nombreux chanteurs tels que Bobby Brown ou Johnny Gill.
Le New Jack Swing surprend toujours par son originalité. Les musiciens utilisent les nouveaux instruments en poussant le swing des machines dans ses retranchements. Il en résulte une musique qui influencera par la suite presque tout le monde, y compris le 2-step par exemple.
Cette période s’accompagne aussi d’une amélioration de la situation économique d’une partie des afro-américains et de l’émergence d’une classe moyenne/aisée noire. Le New Jack Swing complète ainsi très bien le tableau.
01 – Janet Jackson “Escapade” (1989)
Commençons par la reine Janet Jackson. Avec l’aide du duo Jimmy Jam & Terry Lewis (SOS Band, Cherrelle, Human League), elle signe, coup sur coup, deux classiques des années 80: Control (1986) et Rhythm Nation (1988). Le premier est son Off The Wall personnel, à ce moment là elle devient plus pertinente que son frère.
02 – Guy “Teddy’s Jam” (1988)
Guy est peut être le supergroupe du New Jack Swing. Dans ses rangs, le célèbre producteur Teddy Riley veille au grain, accompagné d’Aaron Hall et Timmy Gatling. Les deux premiers sont des classiques et de superbes témoignages du New Jack Swing. Guy (1988) est un disque à redécouvrir !
03 – Al B. Sure! “Nite and Day” (1988)
Al B. Sure! fait ses débuts professionnels en faisant les choeurs studio d’Heavy D and the Boyz. L’année suivante il est signée par Warner Bros et sort In Effect Mode (1988) son premier album. Celui-ci contient son classique Nite and Day produit par Al B. Sure! lui même accompagné de Kyle West.
04 – Keith Sweat “Make it Last forever” (1987)
Keith Sweat rencontre Teddy Riley à un concours de groupes. La formation de ce dernier bat celle de Keith Sweat. Quelque temps plus tard, le chanteur propose à Teddy Riley de produire quelques chansons R&B avec lui. Teddy, alors plutôt dans le hip hop, refuse initialement avant d’accepter ! Ils enregistrent ainsi ensemble des classiques comme Make It Last Forever ou la seconde voix est assurée par Jacci McGhee.
05 – Tony! Toni! Toné! “The Blues” (1990)
Tony! Toni! Toné! est un groupe originaire de Californie (Oakland). The Blues est un extrait de leur deuxième album The Revival (1990). Le groupe est alors composé de D’wayne Wiggins, Raphael Saadiq (le frère de D’wayne) et Timothy Christian.
06 – Bell Biv DeVoe “Poison” (1990)
Bell Biv DeVoe est un trio de Boston issu du boys band New Edition. Après le départ du chanteur vedette Bobby Brown, puis de Johnny Gill, Ricky Bell, Michael Bivins et Ronnie DeVoe continuent à trois sous le nom de Bell Biv DeVoe. Poison est amené par le producteur Dr. Freeze et donne son nom au premier album du groupe. La production de cette chanson révèle l’originalité et l’extravagance du New Jack Swing. Il y a des samples dans tous les sens, des caisses claires en pagaille tandis que la ligne de basse maintient le cap. L’ensemble a ainsi des allures de classiques soul pour le 21eme siècle !
07 – Bobby Brown “Don’t Be Cruel” (1988)
Bobby Brown s’émancipe du boys band New Edition en 1985. Il démarre alors une carrière solo et fait appel à Teddy Riley comme à son principal concurrent: Babyface (et LA Reid). On retrouve ainsi cette dernière équipe sur le classique Don’t be Cruel extrait de son deuxième album.
08 – Johnny Gill “Rub you the right way” (1990)
Pour son premier album solo après un court passage chez New Edition, Johnny Gill s’entoure de Jimmy Jam et Terry Lewis. Un choix payant ! Rub you the Right Way atteint la première place du chart R&B et la troisième du classement pop. Super morceau !
09 – En Vogue “Hold On” (1990)
En Vogue est un girl group originaire d’Oakland. Produit par Foster & McElroy (déjà croisé chez Tony! Toni! Toné!), leur premier album contient le classique Hold On dont le son préfigure le R&B à venir.
10 – Michael Jackson “Remember the Time” (1992)
Michael Jackson a toujours su s’entourer des meilleurs. Après Quincy Jones et Rod Temperton, il travaille, aux débuts des années 90, avec le légendaire Teddy Riley sur plusieurs morceaux de Dangerous dont la magnifique Remember The Time co-écrite par MJ lui même ainsi que Bernard Belle.
One thought on “PLAYLIST: New Jack Swing (1987-1992)”