Dans les années quatre-vingt, le funk et la disco mutent en post-disco et boogie. Le tempo se ralentit mais la musique est toujours une ode au dancefloor. The Brooklyn Bronx & Queens Band figure parmi les têtes d’affiche de l’époque et à raison: leur premier album est un classique du genre.
The Brooklyn Bronx & Queens Band est avant tout un prête nom pour un duo de premier ordre: le producteur Jacques Fred Petrus et l’arrangeur Mauro Malavasi. Le premier est originaire de la Guadeloupe et finance les projets. Le second, italien, écrit et s’occupe de l’artistique. La paire connaît ses premiers succès à l’ère disco avec des groupes comme Macho ou Peter Jacques Band. Avant l’italo-disco, ils font ainsi de l’Italie une place importante de la musique de club.
Contrairement à certains de leurs collègues, Petrus et Malavasi gèrent bien le virage des années 80 et se mettent facilement à la page. Ils connaissent en effet quelques uns de leurs plus beaux succès aux début de la décennie: Change, High Fashion mais aussi et surtout Brooklyn Bronx & Queens Band. Le premier album du groupe, sans titre, est une collection de tubes pour la piste de danse.
Sur ce 33 tours, la paire procède à son habitude: les instrumentaux sont enregistrés en Italie, à Bologne, tandis que les pistes vocales, effectuées à New York, sont confiées à des chanteurs américains. Parmi eux ont compte ainsi par exemple Bobby Douglas, Gordon Grody ou Ike Floyd. Mieux encore: le seul et unique Luther Vandross figure dans les choeurs ! Celui-ci fera une belle carrière, par la suite, notamment en enregistrant la sublime Never Too Much.
La conception de BB&Q Band tend vers la fonctionnalité: les morceaux dansants en début de face, puis les autres. Les sept titres se répartissent ainsi: 4 tubes dancefloor (deux par face), deux slows et une curiosité. Dans la première catégorie, le duo excelle et brille. Ce sont toutes des merveilles d’une redoutable efficacité. Les deux singles On The Beat et Starlette sont des classiques intemporelles et des tubes. Les deux autres morceaux dansants sont de très belles découvertes. Time For Love ravira les fans de Change ou de Chic, la grande influence de Petrus/Malavasi. En un peu plus de six minutes, The Brooklyn Bronx & Queens Band déroule un groove d’une infinie précision. Le morceau semble aller et venir par strates successives. Mistakes ne démérite pas non plus. Les slows, en revanche, ne sont manifestement pas la spécialité de la paire. Ils sont corrects mais un peu génériques. Enfin l’album se conclue sur une curiosité: I’ll Cut You Lose. Le groupe écrit, à travers ce morceau, sa réponse à Masterblaster de Stevie Wonder.
Sur ce premier album, le groupe remplit et le contrat et propose un très solide album post-disco. Les morceaux clubs sont sensationnels tandis que le reste offre un répit satisfaisant. L’ensemble fonctionne plutôt bien en tant qu’ensemble même si un peu plus d’originalité dans les autres morceaux auraient vraiment fait la différence. Reste que The BB&Q Band est un indispensable pour tous les amateurs de funk 80s, à mettre au coté, par exemple, du premier album de The S.O.S. Band, de Shalamar ou Lakeside.
Note personnelle: 4/5
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