OPINION: les Nouvelles du Front (subvention, aider les indés, cds)

La dernière sessions de nouvelles du front était organisé autour du scandale du musicien faussaire, celle-ci revient sur des antiennes de ce site ! Il sera en effet question de subvention, comment sauver la musique indépendante et les qualités de la matérialité à travers le CD.

Une subvention de 500 millions d’euros

Lundi 17 juin, pendant la France Music Week (à quoi sert cet événement ?), était annoncé une subvention de 500 millions d’euros au secteur musical, notamment via le CNM (pour en savoir plus : france info).

Je ne connais pas la photo globale du secteur (je l’imagine pas excellente) mais la frange indépendante française n’est pas dans une posture simple. La fermeture de l’Inter et du Tony (le lieu devait fermé un peu plus tard mais la préfecture de police en a décidé autrement), les difficultés des disquaires, la disparition de labels indépendants (sans faire de bruit) sont autant de signaux faibles inquiétants.

Je l’annonce ici: les indépendants en situation précaire ne toucheront que très peu de ces subventions. Elles ne sont pas construites pour répondre à leurs projets. Quand le CNM a refusé de prendre en charge une partie des travaux de l’Inter, beaucoup s’en sont étonnés. Pourtant l’Inter et son fonctionnement DIY ne défendaient pas le modèle français public de la culture dont l’intermittence est un des piliers.

De mon point de vue, cette subvention est avant tout un geste politique mais pas pragmatique. Elle n’aidera pas au rayonnement de la France à l’étranger. Tout cela amène à cette conclusion évidente: il faut continuer de s’organiser par (et pour) nous mêmes. D’ailleurs, parlons en tout de suite !

Comment sauver la musique indé ?

Un post instagram de trois comptes (Meimuna, Claire Days, Cyrielle Formaz) a suscité pas mal d’engouement depuis une semaine. Je vous invite évidemment à le consulter (puis le partager) mais je souhaitais en évoquer les recommandations et en faire un petit commentaire.

Ces trois artistes suggèrent (à juste titre):

  • diffuser la bonne parole, notamment sur les réseaux sociaux (commenter, partager, écrire)
  • quitter spotify
  • aller à des concerts indépendants, être curieux des petits artistes
  • acheter des disques ou du merch.

Toutes ces recommandations sont excellentes. Vous connaissez mes réticences vis à vis de spotify et plus généralement mon manque d’enthousiasme vis à vis du streaming (en privilégiant l’achat physique). Je pense aussi que le meilleur moyen de soutenir, quand on en a les moyens, reste d’acheter (merch, place de concert, disques), cela alimente et fait vivre l’ensemble de l’écosystème.

En parlant d’écosystème, je pense qu’il est important d’en soutenir l’ensemble des maillons. Le texte insiste particulièrement sur les artistes et salles de concerts mais je pense que les labels, les disquaires et la presse écrite dédiée sont aussi concernées. Ils peuvent défendre cette curiosité et faire connaître des artistes moins connus si on leur laisse la possibilité de se développer/exister. Je vous recommande d’ailleurs la lecture éclairante de cet article de Tsugi qui résume bien les enjeux actuels.

Sachez, qu’à titre personnel, j’apprécie énormément quand les groupes contemporains repostent les papiers que je leur consacre; ça me donne envie d’en faire d’autres les concernant et plus généralement sur la musique actuelle. C’est vraiment très très bienvenu, mais malheureusement, loin d’être systématique. Nous sommes collectivement dans le même bateau; il est temps d’en prendre conscience. S’aider mutuellement nous fera grandir collectivement.

I’ve ditched streaming for CDs

Enfin finissons ces nouvelles avec un article plutôt chouette du Guardian, intitulé: The one change that worked: I’ve ditched streaming for CDs – and fallen in love all over again. Je trouve que ce papier résonne bien avec ce que j’exprimais plus haut !

J’aime particulièrement ce passage: The cost of my Spotify subscription recently went up, so I cancelled it and went back to my old CD-buying ways. I now read reviews in NME and the Guardian, and use Shazam to identify things I like the sound of on telly, as I did with Silk by Wolf Alice after hearing it on the T2 Trainspotting soundtrack. Instead of listening to random Spotify suggestions, I’m back to my own musical free will.

Voici ma traduction au débotté: Le prix de mon abonnement spotify ayant récemment augmenté, je l’ai arrêté et je suis retourné à mon ancienne habitude d’acheter des cds. Désormais je lis les chroniques du Guardian ou du NME et j’utilise Shazam pour identifier les morceaux que j’aime à la télé. Je l’ai récemment fait avec Silk de Wolf Alice en l’entendant dans la bande originale du film T2 Transpotting. Au lieu d’écouter les suggestions aléatoires de Spotify, j’ai repris mon libre arbitre musical.

Qu’ajouter de plus ? Voici une belle conclusion, avec une touche d’optimisme pour clore cet article sur une note positive. On en a bien besoin !

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